Kikito
Une œuvre de JR, retenue par Adeline, Musette aux pinceaux
En septembre 2017, devant l’interdiction de placer la photo sur la barrière métallique séparant les Etats-Unis du Mexique, JR, street-artiste de renom, a placé son œuvre dans le jardin d’une famille mexicaine modeste. Défiant les garde-frontières américains, un enfant, Kikito, regarde avec curiosité par-dessus la barrière métallique séparant le Mexique des États-Unis à Tecate, au nord-ouest du Mexique. Pendant un mois, l’enfant surveillera avec malice ce qui se passe de l’autre côté de la frontière, chez son voisin du Nord.
L’installation, qui a nécessité trois mois de préparatifs, a été terminée juste après l’annulation par le président américain Donald Trump du programme Daca protégeant environ 800.000 jeunes sans papiers arrivés aux Etats-Unis durant leur enfance, dont une large majorité de Mexicains.
En savoir plus sur JR :
Biographie express
Né en 1983, JR (né Jean René) grandit en région parisienne.
En 2001, alors qu’il trouve un appareil photo dans le métro parisien, il décide de parcourir l’Europe à la découverte de l’art urbain. Ce qui l’intéresse ? Les limites verticales, les murs et les façades qui structurent les villes.
Au travers de regards et de visages photographiés, JR veut offrir à ces morceaux de laideurs que sont souvent les murs des villes, un supplément d’âme. Son but : provoquer l’interrogation des populations locales sur le sens de l’œuvre. Et le sens du monde.
Grâce à la technique du collage photographique, il expose librement sur les murs du monde entier, attirant ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement. Son travail mêle l’action à l’art, traite d’engagement, de liberté, d’identité et de limite.
En 2007, il réalise Face2Face, avec Marc Berrebi, dit Marco. « La plus grande expo photo illégale jamais créée », d’après JR. D’immenses affiches de portraits d’Israéliens et de Palestiniens se font face dans huit villes du territoire et sur le mur qui les sépare. Les visages sont grimaçants ou hilares.
Entre 2008 et 2010, le projet « Women are Heroes » emmène JR dans un voyage aux quatre coins du monde à la rencontre des femmes : dans les favellas de Rio, au Libéria, en Sierra Leone, au Kenya, il rencontre les femmes qui vivent au cœur des conflits, victimes de violence, et qui pourtant partagent avec générosité leur univers. Une occasion de présenter leur courage.
En 2013, JR pose ses bagages à Times Square à New-York. Il invite les passants et les touristes à se faire tirer le portrait dans un photomaton et à coller leur image sur le sol. Une grande fresque humaine se construit peu à peu sous les pieds des New-Yorkais.
JR parvient à faire s’interroger les spectateurs sur leur capacité à regarder l’autre, à chercher à le comprendre pour accepter de vivre avec.