Dans un coin tranquille au Japon
Kon’nichiwa Eugénie,
Peux-tu nous raconter ton parcours et comment es-tu arrivée au Japon ?
J’ai grandi au Québec, avec ma mère et mon frère. Après mes quatre années d’études universitaires
pour être pour être orthopédagogue, j’ai décidé d’explorer le système scolaire français. J’ai vécu à
Toulouse pendant un an. J’ai ainsi débuté comme AESH (à ce moment, on parlait d’AVS), puis je suis
allée en Australie, au Paraguay et aux Philippines, en travaillant comme maitresse à la maternelle
dans les écoles de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger).
Je vivais avec toute ma famille aux Philippines au moment du COVID. Avec le confinement, mon
conjoint, Mikio travaillait à maison. Étant donné que les restrictions étaient très importantes aux
Philippines et que Mikio est Japonais, nous avons décidé d’aller vivre temporairement au Japon pour
que nos deux filles puissent grandir dans un environnement plus stimulant et pour que la fille de mon
conjoint, qui habitait avec nous avant son grand départ à l’université aux États-Unis, puisse saisir
cette belle opportunité pour se rapprocher de ses grands-parents. Bientôt deux ans plus tard, nous y
sommes toujours ! Nous pouvons dire que nous avons expérimenté le déménagement en ligne !
Nous habitons au sud de Tokyo et nous sommes privilégiés d’habiter dans une grande maison et
d’avoir un jardin pour que les filles jouent dehors. Il y a aussi plusieurs petits parcs autour pour que
les enfants s’y retrouvent après l’école. C’est un quartier résidentiel local, avec des voisins très
ouverts. Tous les matins, nos filles courent voir un voisin, qui leur donne un légume fraichement
cueilli de son potager.
Difficultés d’apprentissages? une solution globe-trotteuse!
Tu as créé une entreprise, AIDEOR, qui propose une aide aux enfants en difficultés scolaires,
particulièrement aux enfants en expatriation, peux-tu nous en dire plus ?
AIDEOR vient de l’AIDE en ORthopédagogie car c’est aussi une activité porteuse d’or pour les
enfants !
Il y a un côté philosophique et spirituel dans cette entreprise : je vois de l’or dans la réussite scolaire,
ce qui veut dire qu’après l’atteinte d’un objectif, on obtient une récompense en or qui témoigne des
efforts investis.
Nous avons développé la « téléorthopédagogie », ou l’orthopédagogie globe-trotteuse pour pallier le manque d’accessibilité aux ressources professionnelles francophones et pour aider tous les élèves qui ont des difficultés ou des troubles d’apprentissage à grandir et à combler leurs lacunes dans leurs apprentissages.
Comment est née l’idée de l’entrepreneuriat en expatriation ?
En fait, en 2018 lorsque j’ai créé et fait enregistrer AIDEOR, je ne savais pas que ça me mènerait jusque-là, et notamment à l’étranger! Je pensais simplement rendre ma pratique professionnelle légale !
J’étais aux Philippines avec ma famille et j’ai fait enregistrer AIDEOR à Singapour, j’ai eu l’aide d’un
ami singapourien ; il est le directeur local de l’entreprise. C’était très rapide ! En une journée, AIDEOR
était enregistré et le compte en banque était ouvert. Vive l’efficacité !
Quelles ont été les étapes administratives et les débuts d’AIDEOR ?
Au tout début, je travaillais au sein du Lycée français. Il a déjà fallu faire connaitre la profession
de l’orthopédagogie à l’équipe pédagogique pour que nous construisions notre dynamique
d’entraide. Il y a eu des changements de pratique. Ensuite, j’ai fait enregistrer AIDEOR à Singapour. Je
n’accompagnais pas que les élèves du Lycée français, mais les francophones scolarisés dans les écoles
internationales anglophones aussi.
Puis, certains élèves ont déménagé et nous avons débuté les suivis en ligne. Par le « bouche à
oreille », nous avons aidé plusieurs élèves et c’est ainsi que l’équipe s’est agrandie. Nous sommes très ouverts sur l’international, autant en rééducation en individuel, en petits groupes, en formation,
qu’en accompagnement des parents
Au tout début, j’étais seule. J’avais beaucoup de demandes à couvrir. Ensuite, je suis tombée enceinte et j’ souhaité « référer » mes élèves. Donc, un premier membre de l’équipe s’est joint à moi.
Comment gères-tu tous les « métiers » de ton entreprise ?
Au tout début, il y a 4 ans, je faisais TOUT ; comptabilité, communication, etc. et les réseaux sociaux
prennent une très grosse place ! Maintenant, j’ai de l’aide. Donc, je prépare le contenu, mais c’est un
membre de l’équipe administrative qui fait les montages et qui programme les publications. Ainsi, j’ai plus de temps à allouer aux parents, aux élèves et aux orthopédagogues.
Quel pourrait-être le message d’AIDEOR ?
Il est POSSIBLE de réussir !!!!! Même avec des difficultés d’apprentissage !!! Arrêtons d’attendre !!!
Prévenir, dépister et intervenir. Pas qu’évaluer et attendre pour agir !
On souhaite aider de partout, surtout là où ce n’est pas accessible géographiquement. Nous portons
une mission ambulatoire, en prenant notre envol virtuel, pour aller au cœur même du lieu de résidence et d’apprentissage de votre enfant.