L’expatriation est un moment clé dans la vie professionnelle d’un conjoint suiveur. Stéphanie, expatriée à Miami, propose un programme en ligne pour réaliser un bilan de compétences et aborder ce tournant avec toutes les cartes en main.
Miami ou le rêve américain …. un choix de couple
Lorsqu’on décide de s’expatrier, de vivre une grande l’aventure, Miami en Floride n’est pas de prime abord la ville qu’on choisirait en premier. Pourtant c’est le choix de Stéphanie et de son mari de vivre dans cette ville colorée et ensoleillée. Voilà déjà 4 ans que Stéphanie y est installée, et continue de profiter de cette ville pas si cliché!
Hello Stéphanie ! Tu vis aux États-Unis, peux-tu nous en dire plus ?
Je suis installée en Floride depuis 4 ans, et plus particulièrement à Miami, en bordure de baie, dans un quartier familial qui s’est beaucoup développé ces dernières années. Je suis à 15 minutes en voiture de la plage, des quartiers de Wynwood, Miami Design District et de Downtown. Donc vous l’aurez compris, c’est hyper central. Le seul hic ce sont les écoles, elles ne sont pas dans les Top 5 mais pour les crèches (“daycare”) l’exigence n’est pas la même avec deux qualités essentielles pour nous : proximité et familial.
Qu’est- ce qui t’as amenée aux États-Unis ?
Un gros coup de cœur depuis notre voyage de noces en 2011 et surtout un projet de vie de famille ! L’envie de vivre une expérience unique et de découvrir d’autres cultures, d’apprendre une langue, de nous dépasser en sortant de notre zone de confort et d’apporter une autre vision de la vie à nos enfants. C’est un pays ou le choc culturel n’est pas trop différent de nous et puis surtout le grand ouest !
C’est aussi un projet de vie partagé ! Mon mari a sa société en France et nous avons monté un dossier pour développer une filiale de son activité à Miami, ce qui nous a permis d’avoir un visa de 5 ans en tant qu’investisseur. J’ai donc démissionné de mon job à la fois par choix et par envie. Ici les gens sont positifs, on voit le verre à moitie plein plutôt qu’à moitié vide, tout est possible ! En quelque sorte “the american dream” ;-)…. même si tout n’est pas “dream” tout le temps hahaha !
Aviez-vous déjà vécu à l’étranger auparavant ?
Non jamais et mon mari non plus ; c’est donc aussi pour combler ce manque que nous sommes partis. Ne l’ayant pas fait plus jeune, je crois qu’on ressentait une certaine frustration. Et puis le faire en famille c’était plutôt cool aussi ! même si cela représentait un gros défi, car sauf un déménagement de l’Alsace à Paris , je n’avais jamais quitté mes repères et mon cocon.
Aujourd’hui, si on devait vivre dans un autre pays je choisirais sûrement l’Espagne, du coté de Barcelone.
Comment l’idée d’opter pour l’entrepreneuriat s’est-elle présentée lors de ton installation américaine ?
Mon mari est entrepreneur à la base donc on va dire que j’ai peut être aussi de l’inspiration (et surtout beaucoup d’admiration ;-)) Pour autant l’idée d’entreprendre ne m’attirait pas plus que ça quand je me suis expatriée. A l’époque., je ne m’en sentais pas capable ; c’est venu après une grosse période d’introspection qui a durée 3 ans ! oui certains diront que c’est long ! Mais j’en ai fait des choses en 3 ans, j’ai fait un bébé, :-), j’ai écris un guide touristique et j’ai voulu “entreprendre” dans la création de visites guidées en français à Miami, d’abord avec une copine puis dans le cadre d’une société car il me manquait clairement de l’assurance et de l’envie à ce moment là. Mais je me suis très vite rendue compte que rendre des comptes à un patron n’était plus ce que j’attendais. J’avais envie de voler de mes propres ailes.
J’ai travaillé sur moi et ma vie ! Je me suis remise en question, j’ai fait un bilan de compétences, j’ai pris le temps de réfléchir à ce que je voulais vraiment ! L’idée ne m’est pas tombée du ciel, elle a fait son chemin, a mûri ! Mais au final c’était tellement évident !
Après la naissance de mon 2ème enfant, je me suis perdue dans cette vie de maman expatriée un peu dorée. Je ne m’y retrouvais plus, ça n’avait pas de sens pour moi, j’ai perdu l’estime de moi-même. Et c’est la que j’ai compris que je devais faire quelque chose qui corresponde à mes valeurs, à ce que j’étais aujourd’hui, d’où l’idée d’aider et d’accompagner les femmes qui comme moi se sont perdues à un moment donné et de partager mon expérience.
Et devenir mon propre patron a pris alors tout son sens ! Cela impliquait que je gère mon temps comme je l’entendais, que je ne rende des comptes qu’à moi-même, que cela me permette aussi de gérer mes enfants mais aussi mon équilibre vie pro et vie perso et de profiter de cette vie d”‘expat” qui est, qu’on se le dise, plutôt chouette ! Bref tout a vraiment fait sens et tous les doutes se sont envolés pour faire place à l’envie de réussir et d’être indépendante à tous les niveaux. Et finalement qu’est ce que j’avais à perdre ?
Rebondir après un Burn-out…
Pourquoi le coaching et le développement personnel et ce nom de ‘Challenge ton job‘ ?
Je suis une personne curieuse plutôt tournée vers les autres avec une grande capacité d’écoute, quelqu’un qui cherche toujours a comprendre les autres ! Ça me nourrit, m’inspire au quotidien pour continuer à aller de l’avant ! Et là mon expérience de 12 ans en Ressources Humaines, que javais oubliée, mise de coté, m’a grandement servie. Le coaching et le développement personnel me parlaient beaucoup, je m’y retrouvais totalement. C’est un projet qui vient du cœur donc j’y crois.
Je ne cible pas que les “expats” ; tous les gens peuvent faire appel à mes services pour faire un bilan de compétences ! Avec la distance ça se passe plutôt bien, je travaille aussi avec la France mais aussi le Canada (Montréal) et la Belgique ! Tout est possible 😉 alors “Challenge ton job” !
Pourquoi ce nom ? La vie est faite de challenges non ??, donc “Challenge ton job” s’imposait ! En tout cas, moi ce mot me caractérise bien car j’aime relever des challenges à tous les niveaux !
Enfin pour la petite histoire le nom de société de mon mari s’appelle “Challengia”. C’est donc aussi un clin d’œil, car nous avons pour objectif (ou challenge lol) de créer à terme des synergies entre nos deux structures. Donc tout ça était plutôt logique au final !
Et puis se challenger dans son job, c’est aussi le défi du siècle, surtout après cette crise sanitaire que nous traversons, et donc cela va faire écho chez beaucoup de gens .
Quels sont les principes qui ont guidé ta démarche d’expat-preneuse ?
J’ai eu envie de faire quelque chose qui me correspondait, car la femme expatriée que je suis n’est plus la même que celle qui vivait en France. J’ai changé, je me suis développée et j’avais vraiment envie de me réaliser. De faire quelque chose, qui me ressemble dans lequel j’allais aussi trouver de la reconnaissance. Car quand on décide d’entreprendre, il faut aller chercher la reconnaissance pour se motiver et donner.
Il a fallu que toutes mes sphères soient alignées. J’entends aussi bien les sphères professionnelle, personnelle, sociale, spirituelle et familiale. C’est important qu’elles soient comblées pour ne pas avoir de frustration.
Je voulais mettre à profit mon expérience passée en tant que professionnelle des RH et mon expérience d’expatriée avec l’objectif de me sentir accomplie. Et je crois que je suis sur le bon chemin même si je sais qu’il sera semé d’embûches, ça fait partie du jeu ! Sinon ça serait trop facile tout comme l’expatriation !!
Et puis n’oublions pas qu’on apprend en faisant !
Quelles ont été les étapes du développement de ton entreprise?
Je ne sais pas si je peux parler d’étapes mais j’ai fait ça en 2 temps.
Premièrement je me suis appuyée sur mon compte personnel Instagram et sur mon blog., où j’ai parlé de mon projet à des gens qui me connaissent et où finalement se rassemble ma cible. J’ai créé des pages dédiées à mon activité de coaching sur mon blog pour “tâter le terrain” et j’ai été agréablement surprise car ma communauté était réceptive. A l’issue de mon bilan, j’ai mis en place un plan d’action. J’ai suivi une formation on line, pour avoir les bases du coaching et la méthodologie adaptée, j’ai crée mes supports. J’avais encore besoin d’être rassurée.
J’ai fait ce qu’on appelle du “personnal branding” et j’ai essayé d’identifier ma cible et de répondre à ses besoins en créant un climat de confiance et surtout en restant moi-même. Mon objectif était aussi de casser les codes du coaching. On n’est pas obligé d’être en tailleur pour être coach ? J’ai eu mes premiers clients qui m’ont permis de prendre confiance, et je me suis lancée dans le développement de mon site web en décrivant précisément mon offre de service. D’avoir quelques choses de qualitatifs et de séparer les 2. Car évidemment cela n’intéresse pas toute ma communauté.
finalement je me suis auto-formée comme un bon nombre d’entrepreneurs je crois ? 😉
Comme je touche aussi bien un public en France/Europe qu’aux États-Unis, j’ai donc créé ma micro-entreprise en France et une LLC ici aux USA (qui est l’équivalence). C’est très simple et ça se fait en 3 clics 😉
Étant une entreprise de prestation de services, finalement le risque est mesuré et c’est assez simple. Je n’ai pas eu à beaucoup investir financièrement, si ce n’est une formation, un site internet, et la création pour les statuts de micro-entreprise. C’est très simple en fait. En plus aux USA en quelques clics et pour 500$ vous avez votre LLC.
Qu’as-tu appris grâce à cette expérience d’expat-preneuse ?
Que tout est possible si on croit en son projet.
J’ai appris qu’être expatriée ce n’est pas uniquement être la “femme de” ; on se découvre, on apprend à se connaitre, c’est le parfait moment pour se ré-inventer, c’est vraiment une chance et il serait dommage de pas en profiter. Car l’air de rien ça passe super vite. J’ai aussi compris qu’il y avait un moment pour tout, que le “timing” était super important et qu’il fallait vraiment s’écouter. Rien n’arrive par hasard et l’expatriation a conforté cette idée.
Je me suis aussi rendu compte qu’il y avait une vraie communauté peut être encore méconnue et que c’était une vraie mine d’informations. J’ai appris à prendre des décisions et à faire des choix.
Quelle part prennent les réseaux sociaux dans ta vie professionnelle ?
Beaucoup trop !!! Honnêtement, vu que toute ma cible est sur les réseaux j’y passe un temps fou ! Je dirais que ça représente 60% de mon temps de travail. C’est du coup très difficile de couper car il faut réussir a travailler son engagement et proposer du contenu intéressant en fonction de votre cible.
Et ça prend beaucoup beaucoup de temps !
Qu’est-ce que tu retiendrais de la mentalité entrepreneuriale de ton pays d’expatriation ?
“EVERYTHING IS POSSIBLE”.
Ici on t’encourage, on te motive. il n’y a pas de jugement de valeurs sur ton statut, sur ce que tu fais ! Peu importe du moment que ça rapporte un tant soi peu de “money”. Aux États-Unis, on peut monter sa société facilement mais la difficulté c’est de “tenir” . Ici c’est “good vibes only” mais les gens sont des bosseurs ; ils cumulent souvent plusieurs activités à la fois. On appelle ça des “slasheurs” 😉 D’ailleurs j’en suis une ! Car je propose aussi, en parallèle, une activité de “travel planner” aux personnes qui souhaitent venir en vacances aux USA.
L’expatpreneuriat, selon toi est-ce un défi difficile à relever ?
Je crois vraiment que ça dépend du pays dans lequel tu es et de la viabilité du projet. Ici aux USA, je pense que c’est plus simple à porter qu’en Tanzanie par exemple. Et encore que … je ne connais pas pour juger. Je ne pense pas que ce soit plus compliqué si le projet est bien ficelé. Une fois que vous avez votre projet, lancez-vous ! Vous vous relèverez toujours et sûrement plus fort.Les plus grands entrepreneurs ont aussi connus de grands échecs et ça les a fait grandir !
Ta citation préférée?
haha j’en ai 2 :
une personnelle : souris a la vie elle te le rendra
plus pro : L’avis des autres ce n’est que la vie des autres
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