Partir de son expérience d’acheteuse pour de grandes marques pour lancer un projet sur la seconde main enfantine. Direction Londres, faire la connaissance de Laura Vidrequin
Good Morning Laura !
Peux-tu nous dire où tu es installée ?
Toute ma petite famille vit à Londres, au nord de Nothing Hill et plus précisément à
Golborne Road. J’adore ma maison, mes voisins, notre réseau de copains et notre
communauté.
Depuis combien de temps vis-tu là ? Avais-tu vécu à l’étranger auparavant ?
Voilà 5 ans que nous sommes à Londres, avant j’ai vécu 10 ans à New York.
Tu étais dans le salariat et tu es devenue entrepreneure, comment cela s’est-il passé ?
Je n’y ai pas vraiment réfléchi. Avec mon précédent métier d’acheteuse dans le prêt à porter
(Ralph Lauren entre autres) j’étais un peu un couteau suisse ; très polyvalente. Je parlais
avec toutes les équipes, les CEO, les CIO…, je travaillais sur les inspirations de collection,
j’avais un public très différent…donc l’idée de me lancer en entrepreneuriat n’était pas une
source de stress. J’avais une certaine expérience qui me sert aujourd’hui.
Une économie circulaire et l’impact environnemental en points de mire
Pourquoi une plateforme d’achat et de revente consacrée à la mode enfantine ?
J’ai constaté au cours de ma vie professionnelle et en tant que maman qu’il y avait un réel
manque de ce côté : manque de circularité des marques, manque d’accès à une mode
enfantine à prix raisonnable mais avec des produits de qualité, de style.
Je suis obsédée par l’histoire du vêtement : comment il a été fait, l’allure qu’on a avec,
comment il est pensé…bien qu’avec mon précédent métier j’ai travaillé avec des grandes
marques de mode, je fréquentais régulièrement les friperies, les magasins vintages pour
trouver la bonne coupe, le bon motif… et puis il y avait une dimension importante pour moi :
le « foot print » de marque, je voulais absolument en tenir compte.
Ce sont tous ces éléments que j’ai souhaité retrouver et mettre en valeur avec mon projet
Kids O’ Clock.
J’ai lancé le projet 3 mois avant la pandémie. Cette pause mondiale m’a servie : les gens
avaient du temps, restaient chez eux, rangeaient les vêtements d’enfants devenus trop
petits, ça tombait à pic ! et puis j’aime être confronté à des challenges !
Pourquoi ce nom ?
J’ai trouvé ce nom en me baladant. « Kids’o’clock » : l’heure des enfants. C’est tombé sous le sens. J’en ris avec mon mari quand on dit que c’est « kids o’clock » en parlant du temps qu’on partage avec notre fils, Albert.
C’est son moment à lui. Il y a aussi cette notion de temps qui passe comme les enfants qui grandissent. Les vêtements ne leur vont plus donc autant qu’ils servent à un autre. J’avais beau avoir des discussions avec des personnes dans le marketing qui ne partageaient pas mes idées, j’ai suivi mon instinct !
Quelles les valeurs souhaites-tu valoriser avec ce projet ?
Le sens de la Communauté c’est hyper important, la Tolérance avec soi-même et les autres.
Pas besoin d’avoir du neuf tout le temps, il faut être tolérant avec tous et se mettre dans
une optique de Solidarité. Et enfin l’Education, il faut apprendre, éduquer pour bien
comprendre et faire passer le message ce qui aura un impact sur nos responsabilités.
Quelle est la part des réseaux sociaux dans ton activité ?
Enorme ! c’est 100% grâce aux réseaux qu’on est là. Il y a beaucoup de compétition Mais on
tout de suite reçu un énorme soutien de la part de notre communauté.
Quelles ont été les difficultés ?
Personne ne se rend vraiment compte de combien c’était dur. J’ai commencé seule dans
mon salon avec mon fils de 8 mois à l’époque à côté.
J’avais un boulot, et le soir je bossais pour Kids’ OClock. Une vraie workhaolic ! J’ai fait mon
site seule. J’ai été confronté à des parents (clients) « difficiles » qui voulaient toujours mieux,
toujours plus…j’ai eu le sentiment d’être jugée très tôt sur mon projet. C’est difficile à vivre !
Heureusement ma famille est 100% derrière moi et maintenant je suis entourée d’une super
équipe de 4 personnes, et nous avons élargi l’offre au jouets, livres et équipements pour
enfants. Être présent dans 17 pays c’est du boulot !
Un conseil pour des entrepreneuses en devenir ?
Il faut avoir présent à l’esprit que quand ont créé une marque de niche, on se ferme à un
certain public et donc on ne peut pas parler à tout le monde.