Que ceux qui ont suivi une “formation classique ” et ne se sentent plus à leur place lèvent la main…
Aujourd’hui c’est Camille, membre de The Musettes, qui prend la plume pour
écrire sur notre gazette. Un sujet délicat, une histoire personnelle mais une expérience tellement universelle…celui du syndrome de l’imposteur.
Camille raconte avec humour et sincérité son ressenti son vécu. Durant son expatriation elle s’est lancé dans la création d’un projet: tuyo_m.i.o. Découvrez son histoire
Journal de bord d’une mumpreneur expatrié : Le syndrome de l’imposteur
“Tu veux faire quoi quand tu seras grand ?” Cette fameuse question, on l’a tous et toutes entendus au moins une fois dans notre vie. Pompiers, maîtresses, Pilotes d’avion, archéologues… Des rêves pleins la tête (souvent bourrés de stéréotypes aussi mais c’est un autre sujet !)
Petite, je voulais devenir duchesse car je pensais que seules les duchesses avaient une piscine dans leur maison. J’aurai sûrement dû passer une annonce pour trouver un duc ! Ma vie professionnelle m’aurait paru plus facile !
Quand on est enfants, on nous rabâche souvent que c’est important de bien travailler à l’école pour pouvoir faire un métier que l’on aime.
Pourtant, moi j’ai bien travaillé. J’étais même bonne élève. Mais mon avenir professionnel est resté très flou pendant longtemps ! Après archéologue, j’ai voulu devenir accompagnatrice de personnes âgées dans Space Mountain à Eurodisney. Trop chouette comme métier non ?
A la place j’ai fait des études de droit. Je suis même devenue avocate.
Et puis à 30 ans, après avoir eu mon premier enfant, je me suis ENFIN posée la question : tu veux faire quoi quand tu seras grande ? Parce que grande, quand on devient maman, on l’est quand même un peu ! Rendre fière mes enfants, leur apprendre que tout est possible dans la vie, c’est bien ça que je veux leur enseigner ! Ok c’est bien joli tout ça mais en pratique on fait comment ?
Vous ne voyez peut-être pas où je veux en venir, mais c’est aussi à ce moment-là que le syndrome de l’imposteur a démarré. Oui j’ai toujours été bonne élève mais j’ai étudié le droit. Je n’ai donc pas le “bagage” pour faire autre chose, pas de diplôme, pas d’expérience…
Alors même qu’on entend beaucoup les entreprises prôner qu’il recrute plus une personnalité qu’un profil ou des diplômes, on voit quand même beaucoup écrit dans les annonces : expérience de plus de … exigée, école de commerce ou équivalent…
Aujourd’hui j’ai 33 ans, j’ai fondé une marque d’accessoires toute seule mais quand on me demande ce que je fais dans la vie, ma réponse diverge selon mon audience : j’ai une toute petite marque, je suis mère au foyer, j’étais avocate…
Une petite voix s’invite au creux de moi, je n’ai pas étudié la mode, ni la finance, ni le marketing… Je ne suis donc pas légitime. Pourtant j’ai appris, chez moi, en discutant avec d’autres, en suivant des formations… J’ai développé des compétences, bien au-delà de mes diplômes (je suis maman de deux enfants, on est donc d’accord que j’ai développé des compétences en matière de médiation, d’organisation, d’efficacité, de marketing aussi (“regarde comme il est beau mon poisson, si tu en manges tu vas grandir pendant la nuit”). Mais j’aurai besoin d’une reconnaissance externe, d’un diplôme pour me sentir valorisée.
En attendant, je tâtonne, je trace ma route. J’ai des rêves plein la tête, et je me réveille encore chaque matin en me
demandant : tu veux faire quoi quand tu seras grande ? Ya-t-il un duc dans l’assemblée? 😊