Un site fun et simple, spécialement conçu par une expatriée, pour que les enfants poursuivent l’apprentissage du français lors de l’expatriation de leur famille.
Bonjour Marie-Anne, peux-tu nous dire où tu vis ?
Je vis dans un petit village suisse, à 1/2h de Zürich sur les bords du lac . On entend les cloches des vaches et il suffit de lever la tête pour voir les montagnes vertes !
Dans quelles circonstances es-tu arrivée ici ?
J’ai suivi mon mari.
As-tu déjà vécu à l’étranger auparavant ?
Nous avons vécu 3 ans à Francfort (Allemagne), 10 ans à Londres et nous sommes installés en Suisse depuis 2 ans .
Comment l’idée d’opter pour l’entrepreneuriat dans ton pays d’expatriation s’est-elle présentée ?
J’ai dû me mettre en disponibilité pour suivre mon conjoint, ça a été la première étape : quitter mon travail à Paris. Ensuite, j’ai créé un produit pour répondre à un besoin que j’ai rencontré en tant qu’expatriée : trouver un support sympa pour que mes enfants aiment faire du français.
Si nous étions restés en France, je n’aurais probablement pas créé d’entreprise, en tout cas pas celle-là.
Pourquoi cette thématique et ce nom?
Au départ Savio m’a fait penser à savoir. Je connaissais aussi l’histoire de Dominique Savio, un jeune garçon italien de la fin du XIXe qui allait à l’école à pied. L’idée d’apprendre en cheminant (sur un parcours) m’a plu. Et puis c’est le patron des enfants et des adolescents, ça tombe bien !
Quels sont les principes qui ont guidé ta démarche d’expatpreneure ?
J’ai d’abord pensé à mes enfants qui en avaient marre de faire des exercices de français sur des cahiers. J’ai donc créé un support qui plaît aux enfants, fun et simple à utiliser. J’ai aussi pensé à mes attentes en tant que mère de famille : des rappels de cours clairs, des beaux textes pour leur transmettre un peu de ma culture, du vocabulaire, un site sûr, sans publicité, sans discussion en ligne.
Et maintenant je pense à tous les enfants, en France et ailleurs, à qui Savio tend la main pour faire du français avec plaisir.
Quelles ont été les étapes du développement de ton entreprise ?
Je pourrais dire qu’il y a eu l’étape “idée” : c’est-à-dire la définition du “concept”, l’étude de marché et les enquêtes auprès de mères de famille et le business plan (quoi, à qui, combien, comment).
Ensuite il y a eu l’étape “projet” : créer le produit, ce qui supposait de trouver des enseignantes, une équipe web, une illustratrice, des conseils juridiques et comptables. Et coordonner l’avancée du “projet”. Sans oublier les tests auprès d’enfants.
Enfin l’étape “site” un peu plus concrète, avec le lancement du site et la communication. J’en suis là !
Ce qui a été intéressant c’est de réaliser que la création du produit n’est pas la dernière étape, mais la première en fait !
Combien de temps as-tu mis à le développer ?
J’ai vraiment commencé à travailler sur le projet en janvier 2016. Nous avons mis le 1er parcours en ligne en octobre 2018, le 2e parcours en avril 2019. Entre-temps, nous avons déménagé du Royaume-Uni en Suisse (en août 2017).
Beaucoup de petites étapes. Je me souviens particulièrement de mon rendez-vous pour créer un compte d’entreprise, j’avais dû préparer une présentation avec des chiffres et des perspectives. Beaucoup de tracas juste pour un compte.
Qu’as-tu appris grâce à cette expérience en tant qu’ expatpreneure ?
La persévérance. Ne pas abandonner devant les multiples difficultés.
Quelle est la part des réseaux sociaux dans ta vie pro ? J’essaye de ne pas y passer trop de temps. Mais ils sont le moyen le plus simple de créer une communauté autour d’un projet. J’ai fait de belles rencontres professionnelles aussi grâce aux réseaux sociaux.
Comment as-tu fait pour te construire un nouveau réseau dans les pays où tu es arrivée ? L’école est un excellent moyen de rencontrer du monde. Les associations françaises d’accueil sont très utiles aussi. Et enfin, s’engager, rendre service, c’est là qu’on noue de vraies amitiés. A Londres, je participais à la distribution de repas pour les sans-abris à Soho-Square. Une autre façon de prendre racine.
Qu’est-ce que tu retiendrais de la mentalité entrepreneuriale de ton pays d’expatriation ?
Du Royaume-Uni je retiendrai la liberté d’entreprendre, de la Suisse le travail. Lancer son entreprise en étant à l’étranger, un défi compliqué ? oui, en plus des difficultés liées à l’entrepreneuriat, toutes les questions administratives, juridiques, fiscales et comptables sont différentes … et dans une autre langue. Et si d’aventure il faut rentrer en France ou bouger dans un autre pays, c’est aussi très compliqué.
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