Le tableau choisi par Emilie, Musette aux fourneaux
“Summer Afternoon” Emil Nodle – 1903 ( Musée Thyssen Bornemisza – Madrid)
C’est un des plus beaux et des plus importants tableaux peint par Nolde en 1903, à une époque cruciale de sa vie. En 1902, il change de nom – Hansen – pour Nolde, nom de son village natal. La même année il épouse Ada Vilstrup et perd sa mère. Elevé à la campagne, il s’installe en mai 1903 à Notmarskov dans l’Ile d’Alsen. Ce séjour fut un des moments les plus heureux de sa vie et son isolement dans un environnement rural élargit sa palette qui devient plus lumineuse, plus modulée et atteint une intensité émotionnelle qui caractérisera toute son œuvre.,.
En savoir plus
- http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/09/25/exposition-emil-nolde-precurseur-et-audacieux_1099470_3246.html
- https://www.museothyssen.org/en/collection/artists/nolde-emil/summer-afternoon
Biographie express
Expressionniste allemand, fils de paysan du Schleswig-Holstein, Emil Nolde pratique la sculpture ornementale avant de s’intéresser à la peinture. Il découvre les tableaux de Vincent van Gogh et de Paul Gauguin à l’occasion d’expositions à Berlin et à Weimar, œuvres qui vont l’influencer profondément. Mais il continue de représenter un monde rêvé, une transposition très libre des mythes scandinaves. Avec des audaces dans l’empâtement et le chromatisme qui n’appartiennent qu’à lui.
Le premier tableau de l’un des artistes les plus appréciés du mouvement expressionniste est refusé par le jury de l’Exposition internationale de Munich de 1898. Il montre son goût du fantastique et du grotesque, qui continuera d’imprégner sa peinture de manière récurrente : « Les géants des montagnes » (1898-98) offrent aux yeux du public quatre personnages rabelaisiens, truculents, grotesques, monstrueusement modernes, attablés autour d’un pichet, mais surgis des antiques légendes nordiques.
Il commence à exposer dès 1906, notamment à Dresde où sa peinture à thématique campagnarde, avec un traitement des couleurs vives en pâte épaisse, enthousiasme les artistes du groupe Die Brücke (Le pont). À partir de 1905, il s’installe à Berlin. Les thèmes de ses tableaux évoluent, il aborde des sujets religieux, employant la même technique de couleurs pures en aplats. Il peint également de nombreuses marines dont certaines sont à la limite de l’abstraction.
L’influence naturaliste et postimpressionniste sont aussi prégnantes, avant que son goût de la couleur, qui va devenir sa marque de fabrique, ne prenne le dessus. Il multiplie les représentations de jardins et de fleurs, aux couleurs éclatantes -avec une prédilection pour le rouge
Nolde, apprécié de Goebbels, adhère au parti nazi, en 1934 et fait acte d’allégeance, non pas esthétique – sur ce point il sera inébranlable – mais politique. En vain. Nolde devient dans les années qui suivent le héros malgré lui de toutes les expositions organisées par les nazis pour stigmatiser “l’art dégénéré”. Pis encore, 1 052 de ses œuvres conservées dans des musées allemands sont vendues à l’étranger, ou brûlées. En août 1941, les nazis lui signifient l’interdiction de peindre.
Il finira ses jours en 1956 à Seebüll.