Élodie, tu es une Musette canadienne, mais qui es-tu plus précisément ?
Je suis Élodie, 36 ans, j’adore les soirées filles, les week-ends entre copains, et les voyages en famille, bref être bien entourée et partager.
Comment es-tu arrivée au Canada et depuis combien de temps ?
Personnellement j’étais bien à Paris, je n’avais pas spécialement envie de partir, mais j’ai suivi mon mari, il avait cette envie et été muté par son entreprise. Aujourd’hui j’y ai pris goût et j’ai le sentiment d’être là pour moi.
Je vis au Canada, à Toronto : la plus grande ville du pays, anglophone et cosmopolite. Nous sommes installés à Yonge / Eglinton, dans un quartier situé au nord de la ville ; c’est très agréable car nous sommes dans une maison avec jardin mais avec commerces, parcs, écoles et restos juste à côté.
Avais-tu déjà vécu à l’étranger ?
Quand j’étais étudiante j’ai vécu un an en Écosse à Glasgow, mais je me rends compte que l’”Erasmus” n’a rien à voir avec l’expatriation… A ce jour, nous avons vécu à Mexico, Miami et maintenant Toronto.
Depuis combien de temps es-tu installée à Toronto ?
Nous sommes arrivés il y a un an et demi. Avec deux petites filles de 2 et 4 ans. L’avantage quand c’est la troisième expatriation c’est qu’on commence à être rodé. Cette fois-ci et pour la première fois, on a fait un voyage de reconnaissance, et trouvé la maison avant d’arriver, ce qui nous a permis de trouver les écoles/crèches et de gérer le déménagement en amont. Du coup à peine quelques jours après notre arrivée on était super bien installés et ça nous a vraiment aidé à nous acclimater et à nous sentir tout de suite chez nous.
En quelques mots qu’est ce qui t’a frappé dans l’art de vivre à Toronto ?
Ici les gens sont plutôt tournés vers la nature ; ils aiment sortir de la ville le week-end aller camper ou se rendre dans leur « cottage » au bord du lac pour pécher. La ville pour eux c’est le boulot ! point barre !. Ils préfèrent le confort à l’esthétique, et la « confort food » à la gastronomie. Toutes les filles sont en leggings /baskets, c’est moins joli mais c’est plus cool.
Tu as développé une entreprise de mobilier et jouets pour enfants inspirés de la pédagogie Montessori . Comment t’en est venue l’idée ?
J’ai décidé de monter une entreprise de mobilier et jouets pour enfants inspirés de la pédagogie Montessori : “The Montessori Room”
En fait, c’est le résultat de plusieurs facteurs, l’envie de travailler mais sans les contraintes du Canada (très peu de vacances), et l’envie de faire quelque chose par moi même. Je n’avais pas d’idée précise.
En me penchant sur la question je me suis dit que je voulais apporter du BEAU, avec mon influence européenne, dans ce pays un peu trop normé et plus porté sur le confort que l’esthétique. Étant fan de déco, quand j’ai eu mes enfants j’ai pas mal “galéré” à trouver du mobilier sympa, épuré, en bois, de la déco ou des jouets vraiment jolis, que ce soit ici, aux US ou au Mexique. Il n’y a pas grand chose comparé à l’Europe. Et puis, comme beaucoup de parents, je me suis intéressé à la pédagogie Montessori. Il y a beaucoup de vrai dans sa méthode et je me suis rendue compte qu’elle insiste énormément sur l’ ENVIRONNEMENT, qui, pour stimuler l’enfant et lui donner confiance en lui, doit être simple, accessible et attrayant. Ce qui est pris en compte dans les écoles mais pas assez dans les maisons, surtout ici ou tout les meubles sont massifs, sombres, et les jouets vilains et en plastique.
En quoi consiste plus précisément ton activité et comment l’as-tu développé?
J’ai créé une boutique en ligne de meubles, jouets et accessoires inspirés de la philosophie Montessori, The Montessori Room.
L’idée est d’apporter du BEAU dans la chambre des enfants. En leur offrant des meubles et des jouets simples, épurés, en bois, faciles d’accès on leur offre la possibilité de devenir autonomes dans une chambre à leur goût. Ils se plaisent dans leur environnement, ont envie d’y jouer et gagnent confiance en eux.
Au début je pensais que ça irais très vite, j’ai eu l’idée en janvier et je tablais sur une ouverture de ma boutique au printemps. Malheureusement tout ne s’est pas passé aussi facilement que prévu. Monter la structure, faire les démarches administratives tout cela a été assez vite, créer le logo, et le site web sont des choses que j’adore faire et que j’ai pu faire rapidement. Donc j’avais tout sauf… les produits !!!
J’ai eu beaucoup plus de mal que je ne pensais à trouver quelqu’un pour faire fabriquer les meubles que j’avais en tête. Du coup la boutique vient seulement d’ouvrir et je commence par les jouets et les accessoires, ce qui est le plus simple, tout en étant toujours dans le process pour les meubles plus volumineux, mes prototypes ne devraient plus tarder…
Que retires tu de ton expérience au niveau professionnel, insertion dans le pays, familial…
Ce n’est pas facile tous les jours. On apprend beaucoup sur soi en se retrouvant seul devant les difficultés. Mais j’y gagne énormément. En confiance en moi déjà, quelle fierté de voir son rêve se réaliser ! J’apprends aussi à m’organiser de mieux en mieux, à demander de l’aide, et à rester concentrée. Je rencontre du monde, et me sens beaucoup plus implantée dans le pays.